La plupart des recherches effectuées dans notre
laboratoire portaient sur les racines interpersonnelles de l’estime
de soi. D’une façon générale, nous examinons
la façon dont les pensées et les sentiments que les gens
entretiennent envers eux-mêmes sont façonnés par la
manière dont ils pensent que les autres les voient. Dans l’une
des premières études effectuées sur le sujet, les
participants ont été amenés à penser soit
à une personne très indulgente, soit à une personne
très critique. Lorsque par la suite, ils ont échoué
à un exercice de mémorisation difficile, leur autoévaluation
tendait à être relativement indulgente ou critique, suivant
leur « mise en condition ». Les résultats des nombreuses
études de mise en condition qui ont suivi ont confirmé le
principe selon lequel des image mentales critiques rendent les gens plus
autocritiques et que des images d’acceptation sociale facilitent
l’acceptation de soi. Cela demeure vrai même si les images
d‘acceptation et de critique ont été induites de façon
subliminale – c’est-à-dire en dehors du champ de la
conscience des personnes. Ensemble, ces études ont jeté
les bases de notre recherche actuelle, dans laquelle nous explorons des
moyens d’amener à l’esprit des images d’acceptation
plus fréquentes, en continu.Pour plus de renseignement sur notre recherche actuelle et une liste détaillée de nos publications, visitez
notre site internet.
Résumés
choisis
(Ces
résumés ont été traduit de la version originale
anglaise, pour voir la version originale cliquez
ici.)
- Baldwin, M. W. & Kay, A. (2003). Adult attachment
and the inhibition of rejection expectations. Journal of Social and
Clinical Psychology.
- Baldwin, M. W., & Baccus, J. R. (2003). An expectancy-value
approach to self-esteem. In S. Spencer and S. Fein (Eds.) Motivated
social perception: The Ninth Ontario Symposium.
- Baldwin, M. W., & Main, K. J. (2001). The cued activation
of relational schemas in social anxiety. Personality and Social Psychology
Bulletin, 27, 1637-1647
- Baldwin, M.W. (2001). Does Bob Zajonc ever scowl at you
from the back of your mind? In J. Bargh & D. Apsley (Eds.), Unraveling
the complexities of social life: A festschrift in honor of Robert B.
Zajonc (pp. 55-67). American Psychological Association.
- Baldwin, M.W. & Fergusson, P. (2001). Relational
schemas: The activation of interpersonal knowledge structures in social
anxiety. In R. Crozier & L. Alden (Eds.) The International Handbook
of Social Anxiety (pp. 235-257). Sussex, England: John Wiley & Sons,
Inc..
- Baldwin, M. W., & Keelan, J. P. R. (1999). Interpersonal
expectations as a function of self-esteem and sex. Journal of Social
& Personal Relationships. Vol 16(6), 822-833.
- Baldwin, M. W., & Meunier, J. (1999). The cued activation
of attachment relational schemas. Social Cognition, 17, 209-227.
- Baldwin, M. W. (1999). Activation and accessibility paradigms
in relational schemas research. In D. Cervone & Y. Shoda (Eds.)
Coherence in personality, (pp. 127-154). New York: Guilford.
- Hoyle, R., Kernis, M., Leary, M., & Baldwin, M. W. (1999).
Selfhood: Identity, esteem, control. Westview.
- Fehr, B., Baldwin, M. W. , Collins, L., Patterson, S., &
Benditt, R. (1999). Anger in close relationships: An interpersonal
script analysis. Personality and Social Psychology Bulletin, 25, 299-312.
- Baldwin, M. W. (1997). Relational schemas as a source
of if-then self-inference procedures. Review of General Psychology,
1, 326-335.
- Pierce, T., Baldwin, M. W., & Lydon, J. E. (1997).
A relational schema approach to social support. In G. Pierce, Lakey,
Sarason, & Sarason (Eds.), Sourcebook of theory and research on
social support and personality. (pp. 19-47). New York: Plenum.
- Baldwin, M. W., & Sinclair, L. (1996). Self-esteem
and "if...then" contingencies of interpersonal acceptance.
Journal of Personality and Social Psychology, 71, 1130-1141.
- Baldwin, M. W., Keelan, J. P. R., Fehr, B., Enns, V., &
Koh-Rangarajoo, E. (1996). Social cognitive conceptualization of
attachment working models: Availability and accessibility effects. Journal
of Personality and Social Psychology, 71, 94-104.
- Baldwin, M. W., & Wesley, R. (1996). Effects of existential
anxiety and self-esteem on the perception of others. Basic and Applied
Social Psychology, 18, 75-95.
- Fehr, B., & Baldwin, M. (1995). Prototype and script
analyses of laypeople's knowledge of anger. In G. Fletcher & J.
Fitness (Eds.), Knowledge structures and interaction in close relations:
A social psychological approach. Hillsdale, NJ: Lawrence Erlbaum.
- Baldwin, M. W. (1995). Relational schemas and cognition
in close relationships. Journal of Social and Personal Relationships,
12, 547-552.
- Baldwin, M. W., & Fehr, B. (1995). On the instability
of attachment style ratings. Personal Relationships, 2, 247- 261.
- Baldwin, M. W. (1994). Primed relational schemas as a
source of self-evaluative reactions. Journal of Social and Clinical
Psychology, 13, 380-403.
- Baldwin, M. W., Fehr, B., Keedian, E., Seidel, M., &
Thomson, D. W. (1993). An exploration of the relational schemata
underlying attachment styles: Self-report and lexical decision approaches.
Personality and Social Psychology Bulletin, 19, 746-754.
- Baldwin, M. W. (1992). Relational schemas and the processing
of social information. Psychological Bulletin, 112, 461-484.
- Baldwin, M. W., Carrell, S. E., & Lopez, D. F. (1990).
Priming relationship schemas: My advisor and the pope are watching me
from the back of my mind. Journal of Experimental Social Psychology,
26, 435-454.
- Baldwin, M. W., & Holmes, J. G. (1987). Salient private
audiences and awareness of the self. Journal of Personality and Social
Psychology, 52, 1087-1098.
- Chaiken, S., & Baldwin, M. W. (1981). Affective-cognitive
consistency and the effect of salient behavioral information on the
self-perception of attitudes. Journal of Personality and Social Psychology,
41, 1-12.
Abstracts
Baldwin,
M. W. & Kay, A. (in press). Adult attachment and the inhibition
of rejection expectations. Journal of Social and Clinical Psychology.
Des recherches récentes ont établi que l’inhibition
de l’information interpersonnelle négative était
un mécanisme cognitif social critique associé aux orientations
de l’attachement chez l’adulte. Soixante étudiants
de premier cycle ont été conditionnés à
associer une tonalité électronique à un rejet interpersonnel
et une autre, à une acceptation. Les tonalités ont été
émises de nouveau pendant que les participants effectuaient un
exercice de décision lexicale visant à évaluer
l’activation de l’information de rejet. Chez les personnes
qui présentaient peu d’anxiété face à
l’attachement, les tonalités conditionnées induisaient
des temps de réaction plus longs aux mots de rejet cibles, ce
qui indique une inhibition des réponses de rejet. Les incidences
de ce processus d‘inhibition sont également examinées.
Baldwin,
M. W., & Baccus, J. R. (2003). An expectancy-value approach
to self-esteem. In S. Spencer and S. Fein (Eds.) Motivated social perception:
The Ninth Ontario Symposium.
[tiré du chapitre] On présume parfois que les
sentiments négatifs à l’égard de soi découlent
directement d’une autoévaluation. Cependant, les chercheurs
ont commencé à se demander pourquoi les gens s’auto-évaluent
et attachent autant d’importance à leur auto-évaluation
et découvert que l’autoévaluation et l’estime
de soi étaient liées à des motifs sociaux sous-jacents.
Dans ce chapitre, nous expliquons que la notion de positivité,
par opposition à la négativité, à l’égard
de soi compte pour les gens à cause de sa pertinence attendue
pour ce qui est de la satisfaction d’importantes motivations sociales.
Nous définissons d’abord le concept de schéma relationnel,
soit la structure cognitive qui représente les attentes interpersonnelles.
Nous examinons ensuite une gamme de résultats de recherche qui
traitent du rôle des schémas relationnels dans les processus
d’autoévaluation.
Baldwin,
M. W., & Main, K. J. (2001). The cued activation of relational
schemas in social anxiety. Personality and Social Psychology Bulletin,
27, 1637-1647.
On a utilisé une procédure d’activation
avec indices pour examiner l’hypothèse selon laquelle l’anxiété
sociale fait intervenir une attente de rejet ou d’évaluation
négative par les autres ainsi qu’une préoccupation
en matière de conduite stratégique des relations (Schlenker
et Leary, 1982). Les participants ont été soumis à
une procédure de conditionnement au cours de laquelle des tonalités
électroniques distinctes étaient associées à
des pensées de rejet social ou d’acceptation sociale. Dans
une étude pilote, un exercice de décision lexicale a établi
que lorsque ces indices sonores étaient émis par la suite,
ils activaient différemment les attentes de rejet. Dans l’étude
principale, les participants de sexe féminin interagissaient
avec un compère mâle pendant que l’une des tonalités,
ou une tonalité de contrôle, était émise
de façon répétée en arrière-plan.
Plusieurs indicateurs d’anxiété sociale ont révélé
une interaction entre le niveau de conscience du moi public et la nature
de la tonalité émise. Les personnes qui présentaient
un niveau élevé de conscience du moi public étaient
davantage touchées par les indices sonores que les autres.
Baldwin,
M.W. (2001). Does Bob Zajonc ever scowl at you from the back
of your mind? In J. Bargh & D. Apsley (Eds.), Festschrift in honor
of Robert Zajonc. Festschrift in honor of Robert Zajonc. American Psychological
Association.
[tiré du chapitre] ...L’une des questions les plus intéressantes
à mon avis est la façon dont la cognition de soi est façonnée
par des structures liées aux contextes de communication. Comme
l’indique Zajonc dans ses travaux controversés sur l’accord
cognitif (Zajonc, 1960), nos processus mentaux sont souvent façonnés
par l’idée de communiquer avec des d’autres personnes
qui présentent des traits psychologiques, des connaissances et
des buts distincts. Bien que je convienne avec Zajonc et Adelmann (1987)
que ce principe profond n’a pas été suffisamment
étudié par les psychologues sociaux, il a néanmoins
reçu une certaine attention (Higgins et Rholes, 1978; Levine,
Bogart et Zdaniuk, 1996). Ma contribution a été de chercher
des preuves que ce contexte de communication n’est pas nécessairement
fonction d’une des interactions courantes ou anticipées
dans l’immédiat, mais qu’il peut être établi
par l’activation d’une structure de connaissance représentant
un schéma d’interaction appris. Il n’est donc pas
nécessaire que l’auditoire qui façonne l’accord
cognitif de la pensée soit physiquement présent : il peut
être tout à fait personnel.
Baldwin,
M.W. & Fergusson, P. (2001). Relational schemas: The activation
of interpersonal knowledge structures in social anxiety. In R. Crozier
& L. Alden (Eds.) The International Handbook of Social Anxiety.
[tiré du chapitre] La crainte d’une évaluation négative
met en jeu des images ou des représentations de la façon
dont les interactions sociales devraient se dérouler –
images qui relient l’appréhension de se conduire de façon
embarrassée ou inférieure à l’attente d’un
rejet, d’une humiliation ou d’une dévalorisation
consécutifs à ce comportement. Le modèle présenté
ici concerne surtout les représentations cognitives qui sous-tendent
ces anxiétés. Lorsqu’on aborde une nouvelle situation,
quels souvenirs autobiographiques entrent en résonance avec le
contexte courant et déclenchent des attentes sociales négatives?
Pourquoi certaines images ou certains effets (taquineries ou moqueries)
envahissent-ils si facilement l’esprit, sans effort et automatiquement,
qu’ils semblent non seulement plausibles mais inévitables?
Quelles catégories sociales (par exemple les perdants) influencent,
même implicitement, l’interprétation de l’expérience
courante? Comment peut-on modifier les catégories activées
et remplacer les structures dysfonctionnelles par des structures plus
fonctionnelles?
Baldwin,
M. W., & Keelan, J. P. R. (1999). Interpersonal expectations
as a function of gender and self-esteem. Journal of Social and Personal
Relationships, Vol 16(6), 822-833..
Les modèles théoriques des racines interpersonnelles de
l’estime de soi font ressortir les attentes conditionnelles d’acceptation
et d’affiliation dans des relations significatives. On a comparé
les attentes à l’égard des interactions avec des
personnes significatives de 182 étudiants de premier cycle des
deux sexes âgés de 17 à 47 ans présentant
une bonne ou une mauvaise estime de soi. Les participants ont rempli
le questionnaire sur les schémas interpersonnels, qui évalue
le degré d’affiliation et de dominance attendu des autres.
Dans l’ensemble, les participants attendaient une complémentarité
des réactions, leur propre obligeance entraînant une affiliation
de la part des autres et leur soumission, de la dominance. Conformément
aux modèles interpersonnels d’estime de soi, les participants
qui avaient une bonne estime de soi se sont dits davantage confiants
qu’une attitude amicale produira des réponses d’affiliation
chez les autres. Les femmes attendaient plus que les hommes des réponses
d’affiliation à leurs attitudes amicales mais aussi à
leurs attitudes de soumission.
Baldwin,
M. W., & Meunier, J. (1999). The cued activation of attachment relational
schemas. Social Cognition, 17, 209-227.
Les attentes des gens en matière d’interaction et la façon
dont ils se perçoivent sont façonnées par des schémas
relationnels accessibles, soit des structures de connaissance qui représentent
les constantes de l’expérience interpersonnelle. Des recherches
récentes fondées sur des paradigmes classiques de conditionnement
ont examiné la possibilité de créer des associations
entre des indices neutres et des schémas relationnels précis
de sorte que la présentation de l’indice active les attentes
relationnelles. Dans la présente étude, on a utilisé
un exercice de décision lexicale pour évaluer l’activation
par indice des attentes d’acceptation et de rejet en fonction
de l’orientation chronique de l’attachement. On a demandé
à 42 étudiants en psychologie de visualiser des relations
dans lesquelles ils se sentaient inconditionnellement ou conditionnellement
acceptés par une autre personne; pendant cet exercice, on a présenté
aux participants des séquences répétées
de tonalités électroniques distinctives. Par la suite,
on a émis de nouveau ces tonalités conditionnées
pendant que les participants effectuaient un exercice de décision
lexicale sur les stimuli qui représentaient des impondérables
conditionnels de l’acceptation et du rejet interpersonnels. Les
résultats ont indiqué que la procédure de conditionnement
avait différents effets, selon les orientations chroniques de
l’attachement des participants.
Baldwin,
M. W. (1999). Activation and accessibility paradigms in relational schemas
research. In D. Cervone & Y. Shoda (Eds.) Coherence in personality,
(pp. 127-154). New York: Guilford.
(tire du chapitre) Au cours des dix dernières années,
mes collaborateurs et moi avons mis au point un modèle social-cognitif
sur la façon dont les gens perçoivent leurs relations
significatives et étudié les effets de cette perception
sur leurs interactions et leur sentiment du moi. Le construct central
est le schéma relationnel, soit la structure cognitive qui représente
les constantes des schémas de relation interpersonnelle. Cette
recherche a examiné comment les schémas relationnels façonnent
les attentes, le comportement social et la façon dont les personnes
interprètent leur expérience interpersonnelle. On y aborde
les sujets suivants : principes de base des schémas relationnels;
recherche (évaluation du contenu et de la structure des schémas
relationnels, accessibilité temporaire, comportement et intentions
comportementales); et cohérence de la personnalité: stabilité
et variabilité.
Hoyle,
R., Kernis, M., Leary, M., & Baldwin, M. W. (1999). Selfhood: Identity,
esteem, control. Westview.
(tiré de la préface) On aborde trois des thèmes
dominants dans la recherche psychosociale et la théorie sur le
moi : 1) l’identité, 2) l’estime et 3) la maîtrise
de soi. Sous la rubrique de l’identité, les auteurs traitent
des sources de l’identité, des niveaux d’identité
et de l’expérience de l’identité – soit
le concept de soi. Pour ce qui est de l’estime, les auteurs examinent
les sources de l’estime de soi et un certain nombre d’idées
relativement nouvelles sur différentes formes d’estime
de soi. Ils présentent également une recherche sur les
comportements motivés par le désir d’améliorer
temporairement l’estime de soi. Enfin, les auteurs examinent un
certain nombre de motifs et de stratégies liés à
l’activité continue de maîtrise de soi. Ensemble,
ces thèmes (et le modèle dans lequel ils s’inscrivent)
fournissent un cadre qui englobe la plupart des sujets relatifs au soi
qui ont été étudiés par les sociopsychologues.
Fehr,
B., Baldwin, M. W. , Collins, L., Patterson, S., & Benditt, R. (1999).
Anger in close relationships: An interpersonal script analysis. Personality
and Social Psychology Bulletin, 25, 299-312.
Les auteurs ont analysé les scénarios de colère
dans les relations avec les proches du point de vue du schéma
relationnel, en se concentrant sur l’expérience interpersonnelle
de la colère et l’enchaînement des épisodes
de colère. Des étudiants de premier cycle en psychologie,
soit 51 étudiants et 73 étudiantes, ont participé
à l’étude. Le niveau de colère déclenché
par divers événements instigateurs était différent
chez les hommes et les femmes. On a surtout constaté qu’il
existait un scénario interpersonnel pour la colère. Les
réactions des personnes en colère étaient fondées
sur les réactions anticipées du partenaire. Cet écart
entre les sexes dans les scénarios interpersonnels n’étaient
observées que lorsque la personne en colère choisissait
de réagir négativement (p. ex. comportement agressif).
Les femmes et les hommes avaient des scénarios semblables lorsque
la personne en colère réagissait de façon prosociale.
On a également examiné les incidences de ces résultats
sur les analyses de scénarios émotionnels et les relations
avec les proches.
Baldwin,
M. W. (1997). Relational schemas as a source of if-then self-inference
procedures. Review of General Psychology, 1, 326-335.
Il est généralement admis que le sentiment de soi est
construit et non directement perçu ou senti. On avance ici l’hypothèse
que les règles qui régissent l’idée implicite
de soi découlent dans une large mesure d’attentes conditionnelles
à l’égard des impératifs des interactions
interpersonnelles, c’est-à-dire les attentes sur la façon
dont les autres personnes réagiront à notre comportement.
Dans ce cas, le schéma relationnel, qui représente les
constantes des interactions devient la structure cognitive centrale
qui participe à l’auto-interprétation. On décrit
ici une recherche menée sur la représentation cognitive
de l’expérience interpersonnelle, l’activation de
ces représentations et les effets sur l’expérience
de soi.
Pierce,
T., Baldwin, M. W., & Lydon, J. E. (1997). A relational schema approach
to social support. In G. Pierce, Lakey, Sarason, & Sarason (Eds.),
Sourcebook of theory and research on social support and personality.
(pp. 19-47). New York: Plenum..
(tire du chapitre) Cette étude examine les processus cognitifs
mais s’attarde surtout sur les activités cognitives axées
sur la dynamique interpersonnelle, ce qui permet d’établir
des liens entre les facteurs interpersonnels et intrapsychiques. En
s’appuyant largement sur ces sources et d’autres travaux
de recherche, les auteurs ont esquissé un cadre social cognitif
pour l’interprétation du soutien social perçu, qu’ils
ont ensuite appliqué à certaines des questions abordées
dans la documentation sur le soutien social. À l’intérieur
de ce cadre, ils se demandent si le soutien social perçu découle
d’un style global de personnalité ou d’un ensemble
différencié d’attentes, s’il est composé
d’attentes positives ou négatives et s’il constitue
un construct stable ou si l’on doit s’attendre à
ce qu’il varie de façon significative. Les sujets traités
comprennent la cognition relationnelle et le rôle des schémas
relationnels dans le stress et la capacité de réagir.
Baldwin,
M. W., & Sinclair, L. (1996). Self-esteem and "if...then"
contingencies of interpersonal acceptance. Journal of Personality and
Social Psychology, 71, 1130-1141.
Une influence importante sur la construction sociale de l’estime
de soi est la mesure dans laquelle une personne perçoit l’acceptation
interpersonnelle comme relativement inconditionnelle plutôt que
conditionnelle aux réussites et aux échecs. On a effectué
trois études à l’aide d’un exercice de décision
lexicale afin d’examiner les attentes conditionnelles de personnes
qui présentent une bonne et une mauvaise estime de soi à
l’égard des impondérables de l’acceptation
interpersonnelle. À chaque épreuve, on montrait d’abord
aux participants un terme contextuel de réussite ou d’échec.
Les participants devaient ensuite porter un jugement de type mot ou
non-mot sur une autre chaîne de caractères qui pouvait
constituer un terme cible d’acceptation ou de rejet interpersonnel.
La première étude a montré que pour les participants
qui affichaient une faible estime de soi, les contextes de réussite
et d’échec facilitaient le traitement des termes cibles
d’acceptation et de rejet, respectivement, ce qui indique une
association entre la performance et les résultats sociaux. La
deuxième étude a indiqué que les résultats
ne pouvaient être assimilés à un simple effet valence-congruence.
La troisième étude a révélé que le
schéma de décision lexicale était plus fort chez
les personnes qui avaient récemment été sensibilisées
par une relation où l’acceptation était fortement
conditionnelle, et non pas fondée sur une acceptation plus inconditionnelle.
Ces études ont permis d’établir une formulation
cognitive sociale du rôle que jouent les schémas relationnels
accessibles dans la construction sociale de l’estime de soi.
Baldwin,
M. W., Keelan, J. P. R., Fehr, B., Enns, V., & Koh-Rangarajoo, E.
(1996). Social cognitive conceptualization of attachment working models:
Availability and accessibility effects. Journal of Personality and Social
Psychology, 71, 94-104.
Les modèles mentaux qui sous-tendent les styles d’attachement
chez l’adulte ont été conceptualisés d’un
point de vue cognitif social. On a mené trois études pour
tester des hypothèses relatives à la disponibilité
et à l’accessibilité d’une connaissance relationnelle
à l’égard de l’attachement. Les résultats
on indiqué que si la plupart de gens font état de plusieurs
styles de relations, ils adhèrent généralement
à un style d’attachement lié à : a) la proportion
de leur relation significative pour laquelle leurs sentiments correspondent
aux différentes descriptions des styles d’attachement;
b) la facilité avec laquelle ils pouvaient établir des
relations exemplaires qui coïncident avec ces descriptions et c)
leurs attentes interpersonnelles à l’égard de ces
relations. Dans la dernière étude, on a procédé
à une manipulation de sensibilisation consistant à amener
les participants à penser à une relation correspondant
à l’une des trois descriptions de styles d’attachement
et évalué l’attraction envers différents
partenaires intimes potentiels. Dans l’ensemble, les résultats
indiquaient que la plupart des gens traitent les connaissances relationnelles
qui correspondent aux trois définitions de styles d’attachement
et que la disponibilité et l’accessibilité relatives
de cette connaissance déterminent le style que les gens choisissent
pour caractériser leur pensée sur les relations.
Baldwin,
M. W., & Wesley, R. (1996). Effects of existential anxiety and self-esteem
on the perception of others. Basic and Applied Social Psychology, 18
75-95.
Des recherches antérieures ont démontré que lorsque
les gens sont amenés à penser à la mort, ils affichent
ensuite des jugements plus polarisés sur les éléments
intragroupes et extragroupes. Cette réaction a été
interprétée comme une façon de contrer de l’anxiété
existentielle en se percevant comme un membre protégé
d’un groupe culturel significatif. Dans la présente étude,
on a examiné l’influence modératrice de l’estime
de soi et constaté que l’effet de polarisation en réponse
à une sensibilisation à la mort était plus prononcé
chez les personnes qui avaient une bonne estime de soi. Une autre manipulation
axée sur l’absence de sens et l’anxiété
n’a pas réussi à produire une polarisation, ce qui
tend confirmer la centralité théorique de l’inquiétude
vis-à-vis de la mort. Nous avons examiné la pertinence
de ces résultats en regard de la théorie de la gestion
de la terreur (Solomon, Greenberg et Pyszczynski, 1991).
Baldwin,
M. W. (1995). Relational schemas and cognition in close relationships.
Journal of Social and Personal Relationships, 12, 547-552.
De nombreux chercheurs tentent de développer un modèle
exhaustif de connaissance relationnelle qui permettrait d’étudier
comment l’information sur l’expérience interpersonnelle
est perçue, interprétée, stockée et rappelée.
Nous présentons des exemples tirés d’une recherché
récente sur l’attachement chez l’adulte et soutenons
qu’une meilleure compréhension de la cognition en matière
de dynamique interpersonnelle faciliterait l’intégration
des divers domaines de la recherche relationnelle.
Baldwin,
M. W., & Fehr, B. (1995). On the instability of attachment style
ratings. Personal Relationships, 2, 247- 261.
Nous avons étudié la stabilité des cotes données
en fonction de l’échelle du questionnaire à item
unique sur le style d’attachement de Hazan et Shaver (1987). La
notation portait sur plusieurs séries d’énoncés
que d’autres chercheurs et nous-mêmes avions établis.
Chez quelque 30 % des sujets, nous avons observé un changement
global des classifications du style d’attachement sur une période
relativement brève (allant d’une semaine à quelques
mois). Le taux d’instabilité le plus élevé
a été observé chez les sujets qui se définissaient
comme anxieux - ambivalents. La majorité de ces sujets donnaient
en effet des cotes qui variaient d’un questionnaire à l’autre.
A partir de ces résultats, nous avons étudié les
implications méthodologiques et conceptuelles de l’instabilité
des cotes relatives au style d’attachement. Sur le plan méthodologique,
nous remettons en question la pratique actuelle qui consiste à
sélectionner les participants aux études de recherche
en fonction de leurs réponses à un questionnaire sur le
style d’attachement précédemment administré.
Notre recherche indique que de nombreux sujets pourraient donner entre
temps des cotes différentes. Sur le plan conceptuel, nous étudions
diverses explications à l’instabilité observée
et nous avançons que celle-ci pourrait s’expliquer par
la variabilité du construit de base plutôt que par un manque
de continuité dans le style d’attachement ou une non fiabilité
des mesures. Dans cette optique, la réponse d’un sujet
à un questionnaire sur le style d’attachement reflète
le schéma relationnel activé au moment de la réponse
plutôt qu’une disposition ou une caractéristique
générale permanente. La stabilité des cotes ne
doit donc être ni supposée ni prise pour acquise.
Baldwin,
M. W. (1994). Primed relational schemas as a source of self-evaluative
reactions. Journal of Social and Clinical Psychology, 13, 380-403.
Selon cette recherche, les réactions d’autoévaluation
sont façonnées par des schémas relationnels activés,
qui représentent la façon dont une personne serait évaluée
dans une relation significative. Dans deux études, la présentation
non obstructive du nom d’une personne significative a permis d’activer
une relation spécifique intériorisée. Dans certaines
conditions, l’exposition au nom d’une personne significative
a suscité des autoévaluations et états d’esprit
négatifs lorsque la personne significative était critique,
et des autoévaluations et états d’esprit positifs
lorsque la personne significative était approbatrice. Les conditions
qui intervenaient dans l’amorçage des schémas relationnels
étaient la présentation subliminale de l’amorce
(Expérience 1) et la conscience aiguë de soi (Expérience
2).
Baldwin,
M. W., Fehr, B., Keedian, E., Seidel, M., & Thomson, D. W. (1993).
An exploration of the relational schemata underlying attachment styles:
Self-report and lexical decision approaches. Personality and Social
Psychology Bulletin, 19, 746-754.
Les chercheurs avancent que les mécanismes cognitifs à
la base des styles d’attachement sont les attentes relatives à
l’interaction avec la personne significative. Deux études
évaluent ces schémas relationnels. La première
montre que des personnes qui ont des styles d’attachement différents
ont aussi des attentes différentes face aux possibles modèles
d’interaction avec un partenaire romantique dans diverses situations
interpersonnelles. La deuxième met en relief l’utilité
de la décision lexicale dans l’étude des attentes
interpersonnelles. Dans un contexte de ce type, les sujets confiants
sont plus prompts à capter les mots qui traduisent les issues
positives des relations interpersonnelles, là où les sujets
moins confiants ont davantage tendance à capter les mots qui
en traduisent les issues négatives. Les chercheurs analysent
les implications méthodologiques et conceptuelles de l’approche
des styles d’attachement par le schéma relationnel.
Baldwin,
M. W. (1992). Relational schemas and the processing of social information.
Psychological Bulletin, 112, 461-484.
L’une des idées maîtresses de la psychologie est
que les personnes intériorisent leurs relations avec les personnes
significatives, ce qui influence l’expérience des relations
qu’ils ont par la suite et leur sens de soi. Cependant, les récentes
études en cognition sociale négligent trop souvent le
rôle de l’information interpersonnelle intériorisée,
les chercheurs préférant étudier séparément
la perception de soi et des autres. Après avoir passé
en revue les modèles théoriques pertinents, l’auteur
souligne que la recherche pourrait tirer profit de l’étude
des schémas relationnels, définis ici comme des structures
cognitives représentant les constantes des schémas de
relations interpersonnelles. Les éléments d’un schéma
relationnel comprennent un scénario de relations interpersonnelles
déterminant un modèle d’interaction, un schéma
personnel représentant l’expérience du soi dans
la situation interpersonnelle et un schéma représentant
l’autre personne en interaction. L’auteur explore plusieurs
stratégies de recherche.
Baldwin,
M. W., Carrell, S. E., & Lopez, D. F. (1990). Priming relationship
schemas: My advisor and the pope are watching me from the back of my
mind. Journal of Experimental Social Psychology, 26, 435-454.
À l’aide de méthodes de sensibilisation cognitive,
les chercheurs tentent de déterminer si l’information interpersonnelle
intériorisée peut influer sur l’expérience
du soi. Dans la première étude, des étudiants diplômés
en psychologie ont évalué leurs propres idées de
recherche après avoir été exposés à
l’insu de leur conscient à l’image désapprobatrice
de leur chef de département, puis à l’image approbatrice
d’une autre personne. Dans la deuxième étude, des
sujets catholiques se sont auto-évalués après avoir
été exposés à l’image désapprobatrice
du Pape, puis à l’image d’une personne inconnue.
Dans les deux cas, les cotes individuelles étaient plus basses
après l’exposition à l’image d’une personne
significative désapprobatrice. Dans la deuxième étude
toutefois, la personne désapprobatrice n’exerçait
aucune influence lorsqu’elle ne représentait pas une figure
d’autorité à laquelle le sujet accordait une importance
personnelle, ce qui était le cas quand le sujet était
relativement peu pratiquant ou que la personne présentée
lui était inconnue. Les auteurs concluent que les amorces ont
pu activer des schémas relationnels, c’est-à-dire
des structures cognitives représentant les constantes de la relation
interpersonnelle.
Baldwin,
M. W., & Holmes, J. G. (1987). Salient private audiences and awareness
of the self. Journal of Personality and Social Psychology, 52, 1087-1098.
Au moyen de méthodes de prise de conscience et de sensibilisation
cognitive, les chercheurs ont voulu vérifier l’hypothèse
selon laquelle certains des aspects importants de l’expérience
du soi résultent de la manière dont la personne se perçoit
et de la manière dont il est reçu par un auditoire privé
de personnes significatives dont il a intériorisé la représentation.
Dans la première étude, quarante étudiantes de
premier cycle ont visualisé les visages de deux connaissances
d’université ou de deux membres plus âgés
de leur famille. Lorsqu’on leur a ensuite demandé d’évaluer
le plaisir que leur avait procuré la lecture d’un passage
d’une œuvre érotique, elles tendaient à donner
des réponses acceptables pour leur auditoire privé. Cette
réaction semble avoir été plus marquée chez
les sujets rendus plus conscients par la présence d’un
petit miroir et probablement plus concernés par l’image
de soi. Dans la deuxième étude, soixante étudiants
de premier cycle ont été exposés à une expérience
d’échec, après quoi leurs autoévaluations
ont été examinées. Les réponses de ces sujets
conscients d’eux-mêmes rappelaient le style évaluatif
d’un auditoire privé qu’ils avaient récemment
visualisé. Pour un certain nombre de mesures, il était
évident que les autoévaluations étaient fortement
négatives lorsque l’auditoire patent tendait à assujettir
l’acceptation à la bonne performance, mais qu’elles
ne l’étaient plus lorsque l’auditoire manifestait
une acceptation relativement inconditionnelle. Les résultats
de l’étude mettent en relief l’influence des relations
significatives intériorisées sur l’expérience
du soi.
Chaiken,
S., & Baldwin, M. W. (1981). Affective-cognitive consistency and
the effect of salient behavioral information on the self-perception
of attitudes. Journal of Personality and Social Psychology, 41, 1-12.
Les chercheurs ont identifié des sujets qui avaient manifesté
jusqu’alors des attitudes bien définies ou peu définies
en matière d’environnement et de protection de la nature
en évaluant la cohérence structurelle des composantes
affectives et cognitives de leurs attitudes. Les sujets ont rempli une
ou deux versions d’un questionnaire destiné à mettre
en relief leurs comportements passés en faveur ou en défaveur
de l’écologie, après quoi on a évalué
leurs attitudes finales. L’hypothèse selon laquelle la
perception de soi dicte l’expression de l’attitude a été
confirmée chez les personnes aux attitudes peu définies.
Les sujets à faible cohérence, dont les attitudes étaient
en principe peu définies, ont manifesté des attitudes
écologiques a posteriori qui concordaient avec les attitudes
pro ou anti-écologiques qu’induisaient les manipulations
du questionnaire, ce qui n’était pas le cas chez les sujets
à forte cohérence, dont les attitudes étaient bien
définies. Un autre résultat de l’étude (la
constatation que les convictions des sujets à grande cohérence
à propos de cinq questions reliées à l’environnement
étaient davantage co-reliées que celles des sujets à
faible cohérence) appuie l’hypothèse selon laquelle
le construct de cohérence est un bon indicateur de la définition
des attitudes. Une comparaison de la théorie et de la recherche
relatives aux schémas personnels et de la recherche sur la variable
de la cohérence affective-cognitive indique que cette dernière
peut être utile pour mesurer la schématicité des
attitudes.
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